Les travailleurs britanniques sont fatigués

par Frédéric Lavignette / 20 mars 2024

Les Britanniques sont sous pression : l’an passé, 9 adultes sur 10 ont éprouvé du stress de façon élevée ou extrême, et ce de manière constante pour 5 % d’entre eux, fréquemment pour 29 %. Bien entendu, le travail n’y est pas étranger, comme le montre clairement le Rapport sur l’épuisement professionnel que vient de rendre public l’organisation Mental Health UK.
Selon cette étude, réalisée Outre-Manche par questionnaire auprès de 2 060 adultes, les problèmes de santé dus au stress ont occasionné l’absence d’1 travailleur sur 5 (20 %). Plus précisément, 40 % des travailleurs de 35 à 44 ans ont été exposés à des niveaux élevés ou extrêmes de stress et de tension les douze derniers mois. Pour les plus de 55 ans, ce taux est de 33 %. Les arrêts de travail liés à des problèmes de santé mentale sont plus fréquents pour les jeunes salariés (34 % pour les 18-24 ans) que pour les plus âgés (15 % pour les 55 ans et plus).
Pour 35 % des sondés, les problèmes relationnels au travail génèrent de la tension. Par exemple, 31 % des employés disent s’être sentis éprouvés après avoir été harcelés ou intimidés par des collègues. Mais ce ne sont pas les principales causes de stress identifiées par les répondants, qui citent : le volume des tâches à accomplir pour 54 % d’entre eux, les heures supplémentaires non rémunérées au-delà des heures contractuelles pour 45 %, le sentiment d’isolement au travail pour 42 % et l’obligation de travailler davantage en raison du coût de la vie pour 38 %.
Si on y ajoute d’autres facteurs, comme l’incertitude financière due à la crise (53 % des sondés), les soucis financiers en général (53 %) et la mauvaise santé physique (46 %), le Royaume-Uni a tout l’air d’une « nation épuisée », pour reprendre l’expression employée par Mental Health UK. D’ailleurs, 6 personnes sur 10 reconnaissent que leur mauvais sommeil contribue à leur épuisement professionnel. Un risque insuffisamment pris en charge par les employeurs, puisque, selon 49 % des répondants, aucun plan n’a été déployé dans leur entreprise pour détecter les signes de stress chronique et prévenir les burn-out.